Un signal d’apaisement a émergé dans un climat de tension commerciale. Pékin indique vouloir assouplir son interdiction de réexportations de composants Nexperia vers l’Europe, après un mois de crispation lié à la mise sous tutelle du fabricant par La Haye fin septembre. Il est essentiel de comprendre que Nexperia, dont les puces sont fabriquées en partie en Europe puis finalisées en Chine, alimente une part décisive de la filière automobile. Selon des estimations reprises par la presse économique allemande, le groupe fournirait jusqu’à 49 % des composants électroniques utilisés par les constructeurs européens, d’où la nervosité des chaînes d’assemblage.
Une analyse approfondie révèle que la décision chinoise d’accorder des exemptions « au cas par cas » vise à éviter l’arrêt de lignes critiques tout en préservant un levier diplomatique. D’après plusieurs médias, l’évolution de la posture de Pékin ferait suite à des échanges de haut niveau, tandis que Bruxelles et La Haye recherchent des « solutions urgentes ». Dans l’intervalle, les directions industrielles réévaluent leurs stocks, rééchelonnent des commandes et activent des plans B auprès de fournisseurs comme Infineon et STMicroelectronics, mais la substituabilité de ces composants dits « discrets » reste limitée à court terme.
Crise Nexperia et assouplissement chinois : enjeux pour les chaînes d’approvisionnement européennes
Le ministère chinois du commerce a annoncé qu’il examinera « de manière exhaustive la situation réelle » et accordera des exemptions aux exportations qui remplissent certains critères. Ce geste, déjà interprété comme une détente par plusieurs observateurs, a été documenté par la presse, notamment avec l’annonce que Pékin va autoriser certaines exportations vers l’Europe. Pour mémoire, l’interdiction initiale faisait suite à la décision des autorités néerlandaises de reprendre de facto le contrôle de Nexperia, mouvement replacé par des analystes dans la bataille des technologies critiques.
La réalité industrielle est plus prosaïque : fabrication en Europe, finition en Chine, puis expédition chez les clients européens. Ce maillon d’assemblage-test (backend) en Chine est devenu le point de friction. Les détails sur l’ampleur des exemptions restent attendus, mais le simple fléchissement de la règle réduit le risque de rupture sèche. Plusieurs dossiers de fond éclairent ces coulisses, des tensions entre filiale chinoise et siège néerlandais aux arbitrages politiques nationaux et européens, comme l’illustre une enquête sur les coulisses d’une guerre autour d’un fournisseur vital et l’analyse de la mise sous tutelle.
- Ce qui change immédiatement : possibilité d’expédier des lots « critiques » après examen, limitant les arrêts de production en Europe.
- Ce qui demeure incertain : périmètre exact des catégories éligibles et délais administratifs d’obtention des dérogations.
- Ce qui inquiète les industriels : récurrence du risque géopolitique sur les étapes d’assemblage et de test externalisées en Chine.
- Ce qui se met en place : réallocation temporaire de références, allongement de certains délais et priorisation des plateformes de véhicules à plus forte marge.
Conséquences pour l’industrie automobile et électronique en Europe
Dans l’automobile, l’ACEA a prévenu d’un impact « grave » en cas d’interruption prolongée, rappelant qu’« sans ces puces, les sous-traitants ne peuvent pas construire les pièces » nécessaires. Le spectre de 2021 a ressurgi, comme l’ont détaillé des analyses sur la crise qui tourne au vinaigre pour les constructeurs et le risque de pénurie ravivé. Il est essentiel de comprendre que Nexperia fournit surtout des composants « simples » – diodes, régulateurs, transistors – mais omniprésents dans les calculateurs, onduleurs et systèmes d’assistance.
Chez « EuroDrive Systems GmbH » (cas fictif inspiré de retours d’équipementiers), la pénurie d’un transistor SOT-223 suffit à décaler la livraison d’onduleurs pour hybrides. Les livraisons rétablies par exemptions réduiraient l’écart, mais l’entreprise conserve des plans alternatifs, dont la requalification de références équivalentes chez Infineon ou STMicroelectronics, opération qui requiert toujours des tests de validation. Sur certains sous-ensembles, la dépendance s’est cristallisée autour d’une « petite puce » aujourd’hui devenue emblématique, comme l’ont souligné des articles sur la puce capable de paralyser des chaînes entières.
- Effets immédiats : stabilisation des approvisionnements sur les références les plus critiques à sécurité fonctionnelle.
- Points de fragilité : lots en transit bloqués, délais douaniers, et compatibilité stricte des références alternatives.
- Réponses opérationnelles : augmentation des stocks de sécurité, double-sourcing lorsque possible, et requalification accélérée.
- Apprentissage : mieux cartographier la « nomenclature critique » pour éviter la dépendance à un seul site d’assemblage.
Géopolitique des semi-conducteurs : arbitrages entre La Haye, Pékin et Bruxelles
Fin septembre, invoquant la sécurité nationale, les autorités néerlandaises ont pris de facto le contrôle de Nexperia ; Pékin a riposté par une interdiction des réexportations depuis la Chine. Des articles spécialisés ont chroniqué l’escalade – y compris les tensions internes et la mobilisation en Chine – comme l’a relaté un décryptage sur la guerre des semi-conducteurs et un point complet expliquant de quoi il s’agit. Une analyse approfondie révèle que l’assouplissement chinois résulte autant d’un calcul économique que diplomatique, avec, selon la presse américaine, des échanges au plus haut niveau en Asie.
La Commission européenne s’est dite en contact avec Pékin et La Haye afin de trouver des « solutions urgentes ». Dans ce jeu triangulaire, les priorités se télescopent : souveraineté industrielle, continuité des productions, et équilibre des alliances. Pour prendre de la hauteur, plusieurs médias ont replacé l’épisode dans le contexte plus large des chaînes critiques – de la lithographie ASML jusqu’aux capacités d’assemblage – comme le rappelle aussi un article de fond sur les raisons du cœur de la crise ou encore des analyses sur les tensions sino-néerlandaises.
- Scénario d’apaisement contrôlé : exemptions élargies, flux partiellement rétablis, contrôle politique maintenu de part et d’autre.
- Scénario d’à-coups : réouvertures et resserrements successifs, incitant les industriels à sur-stocker et à requalifier en parallèle.
- Scénario de durcissement : extension des restrictions à d’autres catégories, avec retombées sur des secteurs non automobiles.
- Variable clé : coordination UE–Pays-Bas–Chine pour accélérer l’instruction des dérogations et garantir la prévisibilité.
Au-delà de l’épisode, le signal envoyé aux directions supply chain est limpide : toute dépendance concentrée sur une étape unique – ici, le backend – se transforme en risque géopolitique systémique.
Quelles alternatives d’approvisionnement et stratégies d’atténuation ?
À court terme, la substitution parfaite est rare. Les composants « discrets » de Nexperia ont des empreintes, tolérances et certifications spécifiques ; il est essentiel de comprendre que la requalification chez STMicroelectronics ou Infineon exige des essais, parfois sur plusieurs semaines. À moyen terme, des capacités chez Texas Instruments (analogiques), Samsung Electronics (fonderie pour nœuds matures via partenaires), Intel (Intel Foundry), TSMC (processus spécialisés) ou SMIC (selon contraintes réglementaires) peuvent compléter l’arsenal, tandis qu’en amont l’empreinte européenne s’appuie sur ASML pour sécuriser des équipements.
Un plan d’action pragmatique observé chez plusieurs industriels comprend la segmentation du portefeuille, l’anticipation des besoins « A-catégorie » et la diversification géographique de l’assemblage-test. Des contenus d’analyse ont multiplié les regards sur cette crise – de la photographie des risques pour les constructeurs à la chronique des négociations – à l’image de cette synthèse sur la bataille autour des puces vitales. Dernier point : toutes les « petites » puces ne sont pas interchangeables, et les délais de qualification (6 à 18 mois) imposent une stratégie de continuité.
- Mesures immédiates : sécuriser les lots sous exemption, rationaliser les nomenclatures, et activer le dual-sourcing sur les références éligibles.
- Pistes 3–12 mois : requalification chez STMicroelectronics, Infineon, Texas Instruments, ou via des fonderies partenaires (TSMC, Intel Foundry).
- Réduction du risque backend : relocaliser une partie de l’assemblage-test en Europe ou en Asie hors Chine, en s’appuyant sur des OSATs diversifiés.
- Capitaux et équipement : investir dans des lignes additionnelles en coordonnant la disponibilité des outils ASML et des chaînes de packaging.
Pour une vue d’ensemble des étapes et tensions qui ont conduit à cette situation, plusieurs décryptages reviennent sur la genèse et les ramifications, notamment sur les ressorts de la crise Nexperia et son basculement dans une menace concrète pour l’automobile européenne. Cette séquence rappelle que la robustesse d’une chaîne tient souvent à un composant modeste mais irremplaçable.
Journaliste économique passionné, je me consacre à l’analyse des transformations majeures de notre économie, en mettant l’accent sur la pédagogie et la clarté. Mon parcours m’a conduit à explorer divers aspects de la mondialisation et de l’innovation, partageant mes réflexions dans plusieurs publications spécialisées.

