Trois propositions de reprise partielle ont été déposées pour NovAsco (ex-Ascometal), tandis que l’aciérie d’Hagondange, à l’arrêt depuis la mi-juillet, se retrouve en première ligne des inquiétudes. Il est essentiel de comprendre que la décision attendue de la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg le 31 octobre cristallise l’avenir d’un fleuron sidérurgique dont l’histoire remonte à Usinor et SIDELOR. Selon plusieurs sources concordantes, les offres privilégient des actifs jugés plus « bancables », à l’image du site de Leffrinckoucke près de Dunkerque, laissant en suspens le sort des 450 salariés mosellans. Une analyse approfondie révèle que la combinaison d’un marché de l’acier en berne, de coûts énergétiques élevés et d’investissements de décarbonation différés a fragilisé l’équation industrielle.
Dans les ateliers, la sidération a laissé place à la mobilisation: opérations escargot, réunions avec les élus, et plaidoyer pour un plan de sauvegarde de l’outil. L’hypothèse d’une cession morcelée gagne du terrain, portée notamment par des candidats ciblant trois sites sur quatre. Les administrateurs judiciaires ont accordé du temps aux repreneurs pour affiner leurs dossiers, mais la fenêtre se referme rapidement. Cette séquence met en lumière un enjeu plus large: comment concilier souveraineté industrielle et contraintes de rentabilité, face à des concurrents comme ArcelorMittal ou Thyssenkrupp, déjà engagés dans la transition bas carbone? Le verdict à venir servira de test pour l’écosystème industriel du Grand Est, des sous-traitants à la logistique, en passant par des partenaires historiques tels que FIVES, Alstom, Liberty Steel, Villeroy & Boch ou PSA Peugeot Citroën.
NovAsco : trois offres partielles et une décision imminente à Strasbourg
Les signaux se sont intensifiés à l’approche de l’audience: selon des éléments publiés en Moselle, plusieurs repreneurs ont affiné leur périmètre d’intérêt. Les dernières informations confirment que trois offres de reprise partielle sont désormais sur la table, ciblant des actifs à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte mouvant, l’issue judiciaire du 31 octobre sera structurante pour l’ensemble du groupe.
- Calendrier resserré : un délibéré attendu à court terme après l’audience à Strasbourg.
- Priorité aux sites « performants » : l’aciérie d’Hagondange reste la grande inconnue.
- Impact social : près de 450 postes en jeu en Moselle.
Pour mémoire, les repreneurs ont déjà obtenu du temps additionnel afin de consolider leurs dossiers, comme l’a documenté un récent point d’étape. Le nombre d’offres en lice a évolué, confortant le scénario de cessions partielles, conforme aux tendances observées dans d’autres restructurations industrielles récentes.
Ce que visent les repreneurs : périmètre d’actifs et logique industrielle
Le profil des candidats épouse une logique de consolidation ciblée. Europlasma a indiqué vouloir reprendre trois entités pour sécuriser des capacités industrielles et accélérer la décarbonation, selon son argumentaire stratégique et une communication boursière. Cette trajectoire a été détaillée par la presse économique, à l’instar de ces éléments de marché.
- Leffrinckoucke en position favorable: attractivité logistique et proximité Dunkerque.
- Custines et Saint-Étienne: potentiel de spécialités et de parachèvement.
- Hagondange: coûts fixes élevés et arrêt prolongé, rendant la reprise plus risquée.
D’autres acteurs ont été auditionnés, certains plaidant pour davantage de temps, comme l’illustre la demande récurrente d’instruction approfondie. Une analyse approfondie révèle que seule une combinaison d’investissements, de contrats sécurisés et d’appuis publics peut rendre viable un périmètre d’actifs éclaté.
Pourquoi l’aciérie d’Hagondange inquiète : coûts, marché et décarbonation
Le site mosellan, historiquement adossé aux réseaux d’Usinor et de SIDELOR, souffre d’un outil vieillissant et d’une conjoncture défavorable. Les marges ont été érodées par la baisse des volumes, un coût de l’énergie élevé et des investissements de modernisation repoussés. Les alertes locales, relayées par des acteurs économiques régionaux, posent la question d’un pilotage étatique transitoire.
- Contrainte prix: pression concurrentielle face à ArcelorMittal et Thyssenkrupp.
- Change et commerce: l’euro fort et les droits de douane pèsent sur la compétitivité.
- Capex verts: besoin d’électrification et d’équipements bas carbone coûteux.
Sur le terrain, « Marc », chef d’équipe fictif inspiré des témoignages d’atelier, résume l’enjeu: sécuriser l’énergie, fiabiliser l’outil, retrouver des commandes premium. Les salariés ont d’ailleurs multiplié les actions, comme l’opération escargot sur l’A31, pour maintenir le dossier au cœur de l’agenda public.
Effets sociaux et chaînes de valeur locales : écosystème sous tension
La cessation prolongée d’Hagondange fragilise un maillage dense de sous-traitants, de la maintenance à la logistique. Les fournisseurs régionaux – dont certains travaillant aussi pour FIVES, Alstom ou PSA Peugeot Citroën – arbitrent déjà leurs plans de charge. Les donneurs d’ordre historiques, à l’image de Villeroy & Boch sur certains segments acier/équipements, diversifient leurs approvisionnements.
- Risque de cascades: retards de paiement, faillites en chaîne et pertes de savoir-faire.
- Mobilité de l’emploi: tensions sur le recrutement spécialisé dans le Grand Est.
- Territoires: effets d’entraînement comparables à d’autres régions en alerte.
Il est essentiel de comprendre que la décision sur NovAsco dépasse l’entreprise: elle conditionne l’attractivité industrielle mosellane et la continuité de contrats stratégiques pour des voisins tels que Liberty Steel.
Scénarios industriels et judiciaires : de la cession partielle au plan de retournement
Devant le tribunal de Strasbourg, trois trajectoires se dessinent. Le marché anticipe une cession par blocs, mais la situation d’Hagondange demeure le pivot. Les précédents récents, documentés par plusieurs enquêtes nationales, montrent qu’une reprise sélective peut réussir si les engagements industriels sont contraignants et financés.
- Cession partielle: poursuite d’activité sur 2 à 3 sites, incertitude sur Hagondange.
- Plan de continuation: possible si capitaux frais et contrats fermes sont réunis.
- Liquidation: scénario extrême, risqué socialement et coûteux pour la filière.
La dynamique M&A pourrait s’intensifier sur l’automne, comme le suggère la remontée des anticipations de fusions-acquisitions. Les candidats ont plaidé pour des délais, rappelés par plusieurs auditions publiques, afin d’adosser les offres à des carnets de commandes crédibles.
Quels leviers publics et industriels pour sauver l’outil ?
Plusieurs leviers sont sur la table: garanties d’État, contrats d’électricité de long terme, subventions à la décarbonation, et accords avec des champions européens comme ArcelorMittal ou Thyssenkrupp. Des ressources budgétaires sont mobilisables, d’autant que les entreprises sont appelées à soutenir l’effort de redressement, malgré la crainte d’un choc fiscal.
- Énergie: PPA industriels et flexibilité pour lisser le coût marginal.
- Investissements: subventions ciblées sur l’électrification et la chaleur fatale.
- Emploi: cellule de reclassement et montée en compétence accélérée.
Les retours d’expérience d’Europlasma, exposés dans leurs projets de reprise, montrent que la trajectoire bas carbone peut devenir un levier de compétitivité. En parallèle, le suivi gouvernemental devra s’inscrire dans le temps long, comme l’indiquent les calendriers judiciaires déjà resserrés.
Ce que change une reprise fragmentée pour la filière acier du Grand Est
Une cession par morceaux reconfigure l’empreinte industrielle régionale. Les flux de matières, la maintenance lourde et l’ingénierie d’atelier devront être réarticulés entre sites. Il est essentiel de comprendre que ce modèle exige une gouvernance contractuelle robuste, au risque d’accumuler les frictions opérationnelles et financières.
- Chaînes d’approvisionnement: recomposition des flux et nouveaux SLA fournisseurs.
- Marchés finaux: automobile, ferroviaire et biens d’équipement à sécuriser.
- Risque réputation: conformité et traçabilité accrues, notamment sur l’occasion/reconditionné, comme l’alerte des contrôles récents.
Le nerf de la guerre reste la demande solvable. Les arbitrages des grands comptes – de PSA Peugeot Citroën à Alstom – guideront le dimensionnement des capacités. Une analyse approfondie révèle que la contractualisation pluriannuelle sera déterminante pour stabiliser les cash-flows des sites repris.
Journaliste économique passionné, je me consacre à l’analyse des transformations majeures de notre économie, en mettant l’accent sur la pédagogie et la clarté. Mon parcours m’a conduit à explorer divers aspects de la mondialisation et de l’innovation, partageant mes réflexions dans plusieurs publications spécialisées.

